De nombreuses tumeurs peuvent accabler nos amis les chiens, et si ce terme peut effrayer bien des maîtres, il est important de noter que le mot « tumeur » ne renvoie pas systématiquement à un cancer, comme on peut le redouter.
Les tumeurs sont des masses, des excroissances, des bosses et toute autre protubérance pouvant être localisées tant sur la peau du chien que sur ses tissus internes.
Aujourd’hui, je vous propose d’en apprendre davantage sur les tumeurs malignes et bénignes du chien, afin de découvrir ce qu’elles impliquent pour la santé de nos compagnons à quatre pattes selon leur nature.
Tumeurs du chien, c’est quoi ?
Une tumeur, ou masse tumorale, désigne un gonflement des tissus. Le terme vient du latin « tumere » qui signifie « enfler ».
Aussi, le terme de tumeur seul n’implique aucune maladie particulière, aucune cause, et n’est relatif à aucun organe spécifique du chien.
Entendez par là qu’on peut croiser tout type de tumeurs sur et dans le corps d’un chien, de toute taille et consécutives à un large éventail de causes.
Un chien peut, par ailleurs, présenter de multiples tumeurs, ou n’en avoir qu’une seule, sans que cela ne soit un facteur de sévérité.
Aussi, les symptômes provoqués par une tumeur sont multiples, tout comme les traitements envisageables.
L’aspect d’une tumeur peut également varier tout à fait en fonction de sa nature, allant de la simple verrue aux masses de plusieurs centimètres.
Le pronostic du chien dépend généralement du phénomène à l’origine de la formation de tumeur, mais aussi de l’emplacement et de la taille de celle-ci.
Les tumeurs bénignes du chien
Les tumeurs bénignes sont plus fréquemment rencontrées que les tumeurs cancéreuses.
Verrues, papillomes du chien
Les verrues sont des tumeurs bénignes que l’on rencontre fréquemment chez le chien. Celles-ci peuvent toucher les muqueuses (bouche, conjonctive et parties génitales), comme la peau et les coussinets.
Elles sont causées par une infection par un gendre de virus spécifique, le papillomavirus. De fait, le terme médical pour désigner une verrue est papillome.
Chez le jeune chien (moins de 2 ans), on peut observer des formes très virulentes de verrues buccales, quand les chiens âgés (plus de 7 ans) présentent plus souvent des verrues cutanées plus discrètes.
On estime que tous les chiens seront infectés par un papillomavirus dans leur vie, mais seuls ceux dont le système immunitaire est fragile (jeunes chiens, chiens âgés ou malades) développeront des verrues.
Les verrues du chien sont reconnaissables à leur aspect typiquement rugueux et irrégulier, dit en « chou-fleur » qui les rend, il faut bien le dire, particulièrement repoussantes.
Il existe cependant aussi des papillomes lisses et peu saillants, pouvant pousser sous forme de plaques, ainsi que des verrues inversées qui forment de petits cratères, souvent localisés sur le ventre.
Elles sont généralement pigmentées, peuvent adopter différentes teintes et tailles, et pousser seules ou en amas.
Bien qu’elles soient disgracieuses, les verrues sont inoffensives dans l’immense majorité des cas et finissent inéluctablement par disparaître toutes seules.
L’histiocytome cutané du chien
Un histiocytome cutané est une tumeur qui accable surtout les jeunes chiens de moins de 2 ans. Cette masse bénigne prend d’abord la forme d’un nodule ferme et bien circonscrit, généralement situé sur la tête ou les membres de l’animal.
De couleur généralement rosée, l’histiocytome peut parfois se compliquer en ulcère et s’infecter, notamment s’il est situé sur un site traumatique. Néanmoins, dans la plupart des cas, cette petite tumeur se résorbe toute seule au bout de quelques mois.
Certaines races de chiens sont prédisposées au développement d’histiocytomes cutanés, c’est le cas du Teckel, du Bulldog anglais, du Labrador, du Rottweiler et du Pinscher nain, pour ne citer que les plus connues.
Des formes d’histiocytomes cutanés multiples et persistants existent également, et on les retrouve notamment chez le Shar Pei. (1)
Le lipome et kyste du chien
Le lipome est une tumeur graisseuse qui apparaît le plus souvent chez le chien âgé et obèse, et touche préférentiellement les femelles. Cependant, tous les chiens peuvent présenter un ou plusieurs lipomes.
Logé juste sous la peau du chien, souvent au niveau des cuisses ou du ventre, le lipome n’est pas réellement dangereux, mais il peut gêner les mouvements du chien ou s’avérer douloureux lorsqu’il devient trop volumineux.
Il est néanmoins assez rare de devoir faire soigner un lipome, l’animal le supportant généralement plutôt bien, et n’étant pas gêné par le côté inesthétique de la masse – contrairement au maître.
De manière générique, un lipome est un kyste, à savoir une cavité organique contenant une substance plus ou moins liquide. Les kystes peuvent être localisés sur la peau du chien, comme les lipomes, ou sur ses organes internes.
Si un lipome contient typiquement de la graisse, un kyste peut renfermer une vaste variété de substances différentes selon sa nature, du simple sébum (kyste sébacé) aux parasites (échinococcose).
La plupart des kystes sont découverts fortuitement aux cours d’examens médicaux et ne présentent pas de risque pour la santé du chien.
Cependant, certains kystes internes peuvent atteindre un volume considérable et faire pression sur les organes du chien, risquant alors de les détériorer et de causer des douleurs.
Les tumeurs malignes du chien
Les tumeurs malignes sont des masses cancéreuses pouvant apparaître sur la peau du chien ou sur ses organes internes, et pouvant accabler n’importe quel animal, bien que les animaux âgés y soient plus sujets.
Contrairement aux tumeurs bénignes, les tumeurs malignes ne s’arrêtent pas de croître et ne disparaissent pas seules.
Les cellules qui les composent prolifèrent anormalement de manière anarchique, finissant fatalement par se métastaser, voyageant à travers l’organisme du chien pour coloniser d’autres organes.
Il convient de noter que les tumeurs cancéreuses ne sont dangereuses qu’à cause de leur capacité à coloniser les organes vitaux du chien.
Par exemple, une tumeur cutanée ne peut pas directement tuer un chien (à moins de devenir très volumineuse et de provoquer une hémorragie).
En revanche, en l’absence de soins, elle va fatalement se métastaser, et atteindre le cœur, le foie, les poumons ou le cerveau du chien qui, ne pouvant plus fonctionner correctement, mèneront à son décès.
La tumeur maligne la plus répandue chez le chien est le lymphome, cancer particulièrement agressif du système lymphatique.
Les masses se forment essentiellement au niveau des ganglions du chien, mais peuvent aussi toucher les amygdales et la rate, et, plus exceptionnellement, le cœur, le foie, l’intestin, les reins, l’estomac, les poumons, le système nerveux, la peau et les yeux.
Le mastocytome, quant à lui, est la tumeur maligne cutanée la plus fréquente du chien. Elle touche principalement les chiens adultes, préférentiellement les Boxers, Carlins et Boston Terriers.
Outre le lymphome et le mastocytome, il existe un grand nombre de tumeurs malignes pouvant accabler les chiens, surtout les spécimens âgés. (2)
Symptômes des tumeurs chez le chien
Les tumeurs bénignes et malignes cutanées sont généralement visibles à l’œil nu et forment des masses qui peuvent être senties au toucher,en caressant le chien.
Il estrarement possible de distinguer une tumeur cutanée bénigne d’une tumeur cancéreuse d’un simple coup d’œil, et des examens vétérinaires sont indispensables pour caractériser la masse et déterminer si elle présente une potentielle malignité.
Une simple biopsie, prélèvement de quelques cellules de la tumeur, permet généralement de lever le doute. Cet examen n’est toutefois pas nécessaire lorsque la tumeur est très caractérisée et facilement reconnaissable, ce qui est notamment le cas des papillomes (verrues).
Les tumeurs des tissus profonds sont difficiles à diagnostiquer, et ne présentent souvent aucun symptôme, jusqu’à ce qu’elles entravent le fonctionnement d’un ou de plusieurs organes.
Le chien présente alors des symptômes spécifiques en fonction de l’organe touché : les tumeurs pulmonaires (rarissimes chez le chien) engendrent des difficultés respiratoires, les tumeurs hépatiques peuvent se manifester par un ictère, les tumeurs du péritoine entraînent des troubles digestifs…
Parfois, le chien présente un abattement général, de la fièvre, une fatigue intense ou une anorexie en cas de tumeur maligne.
Les tumeurs bénignes internes provoqueront éventuellement de la douleur si elles sont volumineuses et compressent certains organes.
Comme les tumeurs malignes, elles peuvent parfois causer des troubles spécifiques en fonction des organes compressés lorsqu’elles entravent leur fonctionnement et altèrent leur vascularisation, ce qui demeure peu fréquent.
Traitement et pronostic des tumeurs chez le chien
Les tumeurs bénignes ne requièrent généralement aucun traitement, sauf lorsqu’elles gênent les mouvements du chien, compriment ses organes, occasionnent de la douleur ou risquent de se compliquer.
Les masses situées sur des zones traumatiques (entre les orteils, par exemple) ou celles qui tendent à s’ulcérer sont parfois ôtées pour écarter tout risque d’infection.
De même, certaines tumeurs bénignes à potentiel malin (pouvant dégénérer en cancer) sont souvent traitées par principe de précaution.
Le traitement privilégié en cas de tumeur est chirurgical et consiste en l’ablation de la tumeur. Toutefois, certaines tumeurs, et notamment les verrues, sont parfois soignées à l’aide de médicaments accélérant leur résorption.
Les tumeurs cancéreuses sont également traitées par chirurgie lorsque leur ablation est possible. Des traitements anticancéreux (chimiothérapie et radiothérapie) sont souvent nécessaires pour réduire les risques de récidive.
Il convient toutefois de noter que les cancers sont souvent diagnostiqués tardivement chez le chien, à un stade où il est malheureusement impossible de guérir définitivement l’animal.
Le traitement de la tumeur cancéreuse demeure toutefois essentiel pour accroître le confort de l’animal en diminuant ses symptômes, et permet souvent de prolonger significativement sa durée de vie.
Le pronostic des chiens atteint de tumeurs malignes dépend du stade d’évolution de la maladie au moment du diagnostic. La détection de ce type de masse étant souvent tardive, le pronostic est rarement bon.
En cas de tumeurs bénignes, le pronostic des chiens est excellent. Il est rare que ce type de lésion dégénère, et certaines masses disparaissent toutes seules.
Questions fréquemment posées sur les tumeurs du chien
Une tumeur n’est pas toujours grave chez le chien, et il est possible qu’il s’agisse d’une masse bénigne amenée à disparaître d’elle-même.
Pour s’en assurer, il convient d’emmener le chien chez un vétérinaire qui réalisera, au besoin, une biopsie pour déterminer la nature de la tumeur.
Il est important d’agir vite : si la tumeur est maligne, plus tôt elle sera soignée, meilleur sera le pronostic du chien.
Le traitement d’une tumeur dépend de sa nature. On croise toute sorte de tumeurs chez le chien, inoffensives ou cancéreuses.
Les tumeurs malignes nécessiteront une ablation chirurgicale lorsque cela est possible, potentiellement associée à des traitements anticancéreux (chimiothérapie, radiothérapie, etc.).
Les tumeurs bénignes ont rarement besoin d’être soignées, car elles ne sont pas dangereuses et disparaissent parfois d’elles-mêmes.
Une tumeur est une masse, un gonflement de certains tissus du chien. Le terme de tumeur est très vague, et n’implique pas forcément de malignité.
Les chiens peuvent être atteints par de nombreuses sortes de tumeurs, la plupart étant tout à fait bénignes.
Il est souvent impossible de différencier une tumeur bénigne d’une tumeur maligne chez le chien d’un simple coup d’œil. Des examens vétérinaires, et notamment une biopsie, sont généralement indispensables.
Toutefois, certaines tumeurs très caractérisées ne laissent pas de place au doute : c’est le cas de la plupart des verrues, tumeurs bénignes, qui se reconnaissent souvent facilement.
La présence d’une tumeur visible sur ou sous la peau d’un chien peut grandement inquiéter un maître, ce type de symptômes faisant souvent penser aux cancers.
En réalité, il existe de nombreuses tumeurs bénignes chez le chien, qui ne présentent pas de dangers pour sa santé et disparaissent souvent d’elles-mêmes après quelques mois.
Pour déterminer si une tumeur est bénigne ou maligne, il est essentiel de conduire son chien chez un vétérinaire qui procédera à quelques examens pour s’assurer que votre toutou ne risque rien ou, en cas de masse cancéreuse, mettra en œuvre un traitement adapté.
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