La saillie est un événement consistant à organiser l’accouplement de deux chiens, dans l’optique de donner naissance à une portée de chiots.
C’est généralement un procédé prisé des propriétaires de chiens de race, qui ont envie de perpétuer la lignée de leurs animaux.
Néanmoins, tous les chiens ont le droit de se reproduire librement et peuvent participer à une saillie… Tous, sauf nos amis de la catégorie 2.
Qu’est-ce que la saillie chez le chien ?
On parle de saillie lorsque deux chiens s’accouplent naturellement par la volonté des humains, qui souhaitent les faire se reproduire pour donner naissance à de nouvelles lignées de chiots.
Dans le cadre de cet événement, le mâle reproducteur est nommé l’étalon et la femelle reproductrice la lice.
Il convient de noter que la lice peut se faire saillir par plusieurs étalons, soit dans l’optique de multiplier ses chances d’avoir des chiots, ou bien dans celle de diversifier le patrimoine génétique de sa portée.
En effet, une même portée de chiots chez une chienne peut compter des petits issus de pères différents, même si cela peut paraître étonnant.
Cependant, ces « doubles saillies » ne sont généralement pas volontaires, et surviennent plus généralement lorsqu’un nouveau mâle s’est introduit dans l’environnement de la femelle et qu’elle l’ait accepté après avoir été saillie par un autre chien.
Pour différencier les chiots de pères différents en cas de double saillie, il faut alors procéder à des tests ADN, généralement coûteux.
Pourquoi faire saillir sa chienne ?
La saillie est généralement organisée entre chiens de pure race, dans l’optique de perpétuer des lignées, de conserver le patrimoine génétique de profils canins précis ou d’affiner les sélections pour améliorer la génétique d’une lignée.
Il est possible que certains maîtres souhaitent faire reproduire leur chien tout simplement parce qu’ils veulent lui offrir une descendance, ne résistent pas à l’envie d’avoir de jolis petits chiots ou souhaiteraient avoir une réplique miniature de leur compagnon destinée à lui survivre après sa mort.
Il convient cependant de rappeler que faire se reproduire son chien est un choix lourd de conséquences, puisque cela participe pleinement au phénomène d’engorgement des refuges en entretenant la surpopulation canine, qui donne lieu chaque année a des millions d’abandons et de cas de maltraitances.
Par ailleurs, la saillie du chien est une opération coûteuse, tant sur le moment que dans les mois qui suivent, puisqu’il faut assurer le suivi vétérinaire de la chienne enceinte qui peut être particulièrement onéreux, mais qui demeure nécessaire pour assurer sa sécurité et celle de ses chiots à venir.
Réglementation des saillies chez le chien
Il n’existe pas de cadre juridique réglementant la saillie chez le chien, et tous les maîtres sont libres de s’organiser comme ils le souhaitent.
Cependant, il est vivement conseillé de mettre en place un contrat écrit entre les propriétaires de l’étalon et de la lice lorsque les deux individus n’appartiennent pas à la même personne.
Cela permet aux deux maîtres de s’organiser, mais aussi de se mettre d’accord sur le prix de la saillie et la prise en charge des frais vétérinaires et annexes consécutifs à cet événement.
Notons que généralement, c’est le propriétaire de la lice qui paie la saillie, puisqu’il conserve la plupart des chiots après la mise bas et profite du bénéfice de leur vente.
Aussi, le coût d’une saillie est souvent égal au prix de vente d’un des chiots à naître, et il varie donc conséquemment d’une race à l’autre.
De fait, le propriétaire de l’étalon peut décider de garder l’un des chiots – une fois sevré – ou de facturer son service en argent réel, une disposition qu’il est important de mettre sur papier pour éviter les retournements de situations.
Un accord contractuel posé par écrit permet aussi de mettre à plat les responsabilités de chacun, chose importante, puisque cet événement peut malheureusement mal se passer.
En effet, même si l’accouplement des chiens se déroule généralement plus calmement que celui des chats, certains individus peuvent se montrer soudain très agressifs, et les deux partenaires peuvent en arriver à se battre et à se blesser, parfois très sévèrement.
Les chiens peuvent aussi se transmettre des maladies lors de l’accouplement, certaines spécifiquement sexuellement transmissibles (herpèsvirose, tumeurs vénériennes, etc.) et d’autres non (parvovirose, maladie de Carré, etc.), il convient donc de s’assurer que les deux spécimens sont sains à l’aide de dépistages appropriés.
Un cadre contractuel peut obliger les deux maîtres à faire tester ou vacciner leurs animaux en amont, protégeant ainsi les propriétaires en cas de contamination survenant le jour J. (1,2)
Enfin, il faut savoir que les chiens de catégorie 2 ne sont pas autorisés à se reproduire, et doivent d’ailleurs être obligatoirement stérilisés.
Néanmoins, si vous souhaitez faire reproduire votre gros toutou « type » Tosa ou votre adorable « type » Mastiff, rien n’est perdu : il convient de faire inscrire au LOF, auquel cas il passera automatiquement dans la catégorie 1, autorisée à se reproduire. (3)
Préparation de la saillie chez le chien
Une saillie ne peut pas s’organiser sur le pouce, simplement lorsque le maître a une plage de temps libre dans son agenda.
Elle doit être soigneusement préparée pour assurer le bien-être des animaux et leur sécurité, ainsi que pour maximiser les chances de voir naître une portée de chiots deux mois plus tard.
Quand faire saillir la chienne ?
Il est important de faire saillir une chienne au bon moment, c’est-à-dire durant ses chaleurs, seule période à laquelle elle acceptera le mâle.
Le terme de « chaleur » étant un peu vague, il faut cibler la période d’ovulation de la lice pour maximiser les chances de voir naître des petits chiots, celle-ci survenant généralement entre le 10ème et le 14ème jour des chaleurs.
Pour plus de certitudes, l’idéal est de consulter un vétérinaire qui pratiquera un dosage de progestérones permettant de déterminer précisément la période d’ovulation de la chienne.
Une fois que la chienne ovule, il faut procéder à la première saillie dans les quarante-huit heures, puis effectuer une nouvelle saillie deux jours plus tard, et répéter à nouveau l’opération encore deux jours après.
Procéder à plusieurs saillies permet d’augmenter considérablement les chances de réussite de l’opération. Notez que les chiens mâles n’ont pas de chaleur et peuvent saillir la lice quand bon leur semble, à partir du moment où ils sont motivés.
Où faire saillir la chienne ?
Puisque l’on parle de la motivation du mâle, il est important de noter que l’environnement d’un chien peut grandement perturber la saillie.
De préférence, on effectuera donc cette opération chez le mâle, pour qu’il soit moins stressé, mais aussi plus en forme. L’accouplement du chien est, en effet, une activité épuisante, et la fatigue d’un trajet peut grandement décourager un mâle.
Il convient de ne pas déranger les animaux pendant l’accouplement, l’endroit où se déroulera la saillie doit donc être calme, offrant aux animaux l’intimité et le confort dont ils ont besoin pour se sentir à l’aise et passer à l’action.
Déroulement de la saillie chez le chien
La saillie chez le chien se déroule en trois phases successives, ces dernières survenant après une première phase de séduction – qui dure plus ou moins longtemps – se manifestant par des jeux, des courses-poursuites et autres démonstrations d’attention mutuelles.
La première étape est très rapide : l’étalon monte la lice et éjacule rapidement après quelques brefs mouvements de reins, tandis que la femelle reste immobile.
La seconde étape est plus compliquée, et fait figure d’acrobatie : le mâle se retourne sans se séparer de la femelle, son phallus demeurant bloqué dans le vagin de la chienne, tandis que les animaux sont dos à dos.
Cette posture peut inquiéter les maîtres, craignant que le mâle ne se blesse, mais il ne faut absolument pas intervenir. C’est une phase normale de l’accouplement, et il ne faut surtout pas tenter de séparer les chiens sous peine de leur causer de graves blessures.
La troisième et dernière phase est tout simplement celle où les deux animaux se séparent, dès que le phallus de l’étalon rétrécit et peut se décoincer du vagin de la femelle.
Notez que la deuxième phase peut durer très longtemps (jusqu’à 30 minutes). Que la saillie soit programmée ou accidentelle, n’essayez jamais de séparer un chien et une chienne durant la phase de retournement.
Cela serait très dangereux et, de plus, tout à fait inefficace pour éviter une grossesse, puisqu’à ce stade le mâle a déjà éjaculé.
Questions fréquemment posées par les maîtres sur la saillie chez le chien
Souvent, une saillie coûte le prix d’un des futurs chiots à naître, ou peut être effectuée gratuitement en échange d’un des chiots à venir. C’est généralement le propriétaire de l’étalon qui fait payer ses services ou conserve un chiot, mais il revient à chaque personne de déterminer les termes de leurs accords, puisqu’il n’y a aucune réglementation sur le sujet.
La saillie doit se dérouler lorsque la chienne a ses chaleurs, sans quoi elle n’acceptera pas le mâle. Pour maximiser les chances de voir naître une portée de chiots, il convient de programmer la saillie au moment de l’ovulation, entre le 10e et le 14e jour des chaleurs de la chienne.
La durée de la phase de qui précède la saillie peut grandement varier, et même durer indéfiniment si le chien mâle ne se décide pas à passer à l’acte. S’ensuit un coït qui dure quelques secondes, puis une période de retournement durant 5 à 30 minutes.
La loi française n’oblige pas les maîtres à rédiger un contrat avant de procéder à une saillie, mais cela reste hautement recommandé pour éviter toute déconvenue.
Les saillies ne se déroulent pas toujours comme prévu, et il arrive que les chiens se battent et se blessent, parfois gravement. Les animaux peuvent également se transmettre des maladies plus ou moins sévères.
Faire saillir une chienne est une opération délicate, qui implique une longue réflexion quant aux conséquences que cela peut avoir sur la santé et le bien-être des animaux, mais aussi quant à l’avenir des chiots à naître.
Il faut en effet rappeler que les abandons d’animaux sont très nombreux en France, et que les portées non désirées sont le premier motif évoqué par les maîtres qui décident de se défaire de leurs animaux.
Avant de vous lancer, assurez-vous que c’est bien ce que vous souhaitez et que vous avez pris en compte tous les aspects que cela implique, à savoir les coûts vétérinaires dont votre chienne pourrait avoir besoin au cours de la gestation, et les solutions à envisager si vos chiots ne trouvent pas preneur.
Il vous reste des questions sur la saillie chez le chien ? Posez-les-nous en commentaire de cet article !