CaniprofSanté du chienMéningite du chien : Symptômes, Causes, Traitements

Méningite du chien : Symptômes, Causes, Traitements

La méningite du chien est une maladie qui consiste en une inflammation des méninges, membranes entourant et protégeant le système nerveux central.

Non traitée, la méningite peut avoir des conséquences graves sur la santé du chien et provoquer des séquelles irréversibles, voire sa mort.

Pour que votre animal puisse bénéficier des soins adaptés au plus tôt s’il venait à développer cette maladie, il est essentiel d’apprendre à en reconnaître les symptômes et à en identifier les éventuels facteurs de risque.

La méningite du chien, qu’est-ce que c’est ?

La méningite du chien est une inflammation des méninges, membranes qui recouvrent le système nerveux central, à savoir principalement le cerveau et la moelle épinière.

Le système nerveux central du chien comporte trois méninges différentes, superposées en trois couches distinctes.

La pie-mère est la méninge qui constitue la couche inférieure, directement en contact avec le système nerveux central. L’arachnoïde constitue, quant à elle, la couche centrale, et la dure-mère compose la couche externe.

Du fait de la localisation des méninges, qui se trouvent en contact étroit avec le système nerveux central, la méningite peut avoir des conséquences graves sur la santé du chien.

Le phénomène inflammatoire qui caractérise cette pathologie se manifeste notamment par un gonflement des tissus, ce qui provoque une pression exacerbée sur le cerveau et la moelle épinière de l’animal.

Le système nerveux, très fragile, peut subir des lésions irréversibles (mortelles ou handicapantes) du fait de cette pression accrue et/ou du manque d’oxygénation provoqué par l’inflammation des vaisseaux sanguins nécessaires à son irrigation.

La méningite est fréquemment associée à l’inflammation des tissus alentour, et notamment ceux du cerveau (encéphalite). De fait, on parle souvent de méningo-encéphalite.

On distingue principalement deux grandes catégories de méningites affectant nos amis les chiens : la méningite d’origine infectieuse, très rare, et la méningite auto-immune, la plus communément rencontrée.

Cette forme spécifique de méningite auto-immune chez le chien est nommée Syndrome de la Méninge-Artérite Cortico-Répondant.

Les termes de méningite neutrophilique ou de méningite suppurative aseptique sont également employés pour désigner cette même pathologie, tout comme le sigle SRMA (« Steroid Responsive Meningitis-Arteritis ») qui n’est autre que la traduction anglophone de « Méninge-Artérite Cortico-Répondant. » (1)

Les causes de la méningite du chien

La méningite du chien peut être causée par différents facteurs exogènes ou endogènes, c’est-à-dire issus de l’environnement du chien ou de son propre organisme.

Chez le chien, c’est la seconde forme qui est la plus répandue, une excellente nouvelle, puisque c’est également celle qui se soigne le mieux et est considérée comme la moins grave.

Syndrome de la Méninge-Artérite Cortico-Répondant

Le Syndrome de la Méningite-Artérite Cortico-Répondant est une affection congénitale provoquée par un dysfonctionnement du système immunitaire du chien.

Cette anomalie du système immunitaire de l’animal le pousse à s’attaquer à ses propres tissus, causant ainsi une réaction inflammatoire anormale qui ne survient pas en réponse à des pathogènes, comme elle devrait, mais spontanément.

Il est essentiel de retenir de cette maladie qu’elle est aseptique, et n’est donc pas causée par un agent infectieux d’origine externe.

Les mécanismes provoquant les maladies inflammatoires du chien, qui peuvent exister à différents niveaux (intestinal, neurologique, etc.) sont encore mal élucidés à l’heure actuelle. Toutefois, certains facteurs de risque ont été mis en évidence.

Il semblerait qu’il existe une prédisposition héréditaire au développement du Syndrome de la Méninge-Artérite Cortico-Répondant chez le chien.

Ainsi, le Bouvier Bernois, le Beagle, le Boxer, le Braque de Weimar et le Retriever de la Nouvelle-Écosse sont considérés comme des races à risque.

Le Bouvier Bernois est, en outre, accablé d’une double peine, puisqu’il répond moins bien aux traitements visant à contrôler cette pathologie.

Les jeunes chiens sont également davantage concernés par cette affection que les chiens âgés. Toutefois, et malgré les facteurs de risque identifiés, la méningite auto-immune peut atteindre tous les chiens, quels que soient leur âge et leur race. (2)

La méningite infectieuse du chien

La méningite infectieuse du chien peut être causée par différents types de pathogènes. Selon le pathogène en cause, c’est une maladie qui peut être plus ou moins contagieuse et grave.

Bon nombre de pathogènes peuvent être impliqués dans l’apparition d’une méningite chez le chien. Les virus sont les coupables les plus retrouvés, mais les bactéries ne sont pas en reste, tout comme les protozoaires et les parasites.

Le virus responsable de la Maladie de Carré, à savoir le Distemper Canin, est couramment en cause, ce qui pèse d’autant plus en faveur de la vaccination contre cette pathologie, parmi les plus fréquentes et contagieuses du chien.

Le protozoaire responsable de la Toxoplasmose est, lui aussi, régulièrement impliqué, et les bactéries provoquant l’Ehrlichiose, transmises par les tiques, sont aussi des suspects idéaux.

Bien que les méningites infectieuses soient rares en France, elles sont considérées comme plus dangereuses que les méningites auto-immunes et ne doivent pas être négligées.

La vaccination et la lutte contre les parasites, vecteurs de bactéries et de protozoaires, sont des actes préventifs centraux pour protéger votre chien d’une inflammation des méninges potentiellement fatale.

Symptômes de la méningite du chien

Bien que les symptômes de la méningite du chien puissent grandement varier d’un spécimen à l’autre, on observe principalement de vives douleurs, qui se manifestent par des raideurs au niveau des cervicales.

Le chien a tendance à traduire ces douleurs par une démarche anormale, progressant tête basse et posant difficilement ses pattes au sol, comme s’il marchait sur des œufs.

Un abattement général et une altération de l’état de santé du chien sont très symptomatiques de cette affection.

Des épisodes de fièvre, plus ou moins intenses, une anorexie, une léthargie ou une prostration inhabituelle sont régulièrement observés.

Lorsque la douleur devient très forte, le chien peut avoir des réticences à se déplacer. Une inflammation des articulations peut alors survenir.

Si la méningite n’est pas correctement soignée, ou lorsqu’elle adopte une forme chronique, le chien peut présenter des séquelles neurologiques généralement irréversibles.

Une surdité, une cécité, une boiterie, des tremblements, une faiblesse dans les membres ou tout autre symptôme nerveux peuvent alors être observés.

Traitement et pronostic de la méningite du chien

Le traitement de la méningite du chien dépend entièrement de ses causes : infectieuse ou auto-immune. Dans la grande majorité des cas, la forme rencontrée est le Syndrome de la Méninge-Artérite Cortico-Répondant.

Comme son nom l’indique, cette forme de méningite se traite essentiellement à travers l’administration de corticostéroïdes, des immunosuppresseurs visant à entraver la réaction immunitaire de l’organisme de l’animal.

Ce traitement doit être poursuivi sur le long terme et arrêté progressivement. Il demande une pleine implication du maître : s’il n’est pas dispensé au chien dans les règles de l’art, les rechutes sont fréquentes, et la maladie risque alors d’évoluer vers une forme chronique.

Les méningites auto-immunes chroniques présentent malheureusement un pronostic beaucoup plus sombre et engendrent généralement des séquelles nerveuses réversibles.

Toutefois, lorsqu’un traitement agressif a été mis en place suffisamment tôt et dispensé correctement, le pronostic de l’animal est très bon et les rechutes sont relativement rares.

Il arrive toutefois que l’animal ne réponde pas au traitement. Dans ce cas, l’évolution vers une forme chronique est souvent inévitable.

Dans le cas des méningites infectieuses, le pronostic du chien est plus réservé. L’inflammation peut en effet être particulièrement virulente et difficile à contrôler avant qu’elle ne cause de graves dommages au système nerveux central du chien.

Par ailleurs, l’agent infectieux en cause n’est pas toujours identifié à temps pour mettre en place un traitement efficace. Dans certains cas, il n’existe tout simplement pas de traitement pouvant éliminer l’agent infectieux – notamment lorsqu’il s’agit de bactéries.

Questions fréquemment posées sur la méningite du chien

Un chien peut-il avoir la méningite ?

Oui, la méningite n’est pas uniquement une pathologie qui atteint les humains, et on la retrouve également chez le chien.

Toutefois, nos compagnons à quatre pattes sont le plus souvent affectés par une forme auto-immune qui leur est propre.

Comment savoir si mon chien souffre d’une méningite ?

La méningite du chien cause généralement de vives douleurs que l’animal traduit par une démarche anormale, raide et précautionneuse. On dit qu’il « marche sur des œufs ».

Les épisodes de fièvre peuvent également être observés, ainsi qu’une altération de l’état de santé général du chien.

Un chien peut-il guérir de la méningite ?

Oui, heureusement la méningite n’est pas aussi grave chez le chien qu’elle l’est habituellement chez l’humain.

Nos compagnons à quatre pattes sont le plus souvent atteints d’une forme d’origine immunitaire qui répond bien aux traitements stéroïdiens quand ils sont mis en place suffisamment tôt et dispensés dans les règles de l’art.

La méningite est-elle mortelle chez le chien ?

Oui, la méningite peut être mortelle chez le chien et, quand elle ne l’est pas, elle peut causer des séquelles neurologiques irréversibles.

Cependant, elle peut le plus souvent être prise en charge par un traitement vétérinaire à base de corticoïdes, et le chien a de bonnes chances de s’en sortir sans séquelles.

La méningite du chien est une maladie grave, en partie du fait de la proximité de la membrane concernée par cette inflammation avec le système nerveux central, à savoir le cerveau et la moelle épinière.

Fort heureusement, elle peut le plus souvent être traitée correctement à l’aide d’immunosuppresseurs. Le traitement peut être long et demander une certaine implication de la part du maître, mais il permet généralement au chien de retrouver une vie normale sans souffrir de séquelles.

Il est important de noter que le pronostic de l’animal n’est bon que si la maladie est traitée à temps, il est donc essentiel de ne pas négliger cette pathologie et de conduire rapidement votre chien chez un vétérinaire s’il semble en être atteint.

Il vous reste des questions sur la méningite du chien, ses causes, ses symptômes et ses conséquences ?