La hernie discale est une affection courante touchant la colonne vertébrale du chien. Très douloureuse, elle peut tout à fait handicaper l’animal, l’empêchant de mouvoir ses pattes arrière normalement.
Plus fréquente chez les chiens de petite taille, cette affection peut toucher les animaux de toute race et de tout âge, occasionnant alors une grande souffrance.
Pour savoir comment reconnaître une hernie discale chez le chien et comment bien réagir face à un chien présentant des signes de douleurs dorsales, voici tout ce que vous devez savoir sur ce trouble de santé canin, ses causes, ses symptômes et son traitement.
La hernie discale chez le chien, c’est quoi ?
La hernie discale du chien est une compression de la moelle épinière qui se retrouve anormalement pincée par un disque vertébral.
La colonne vertébrale du chien est composée de 47 à 52 vertèbres (selon la longueur de la queue) séparées les unes des autres par des disques vertébraux, composés d’un noyau gélatineux et d’un anneau de cartilage fibreux, qui leur permet de s’articuler entre elles.
La moelle épinière est un réseau de fibres nerveuses passant à travers les vertèbres tout au long de la colonne vertébrale. Elle permet de transmettre les informations du cerveau vers les muscles pour déclencher les mouvements.
On distingue trois types de hernies discales résultant de mécanismes différents, dites de type I (ou Hansen I), de type II (Hansen II) et de type III (ou Hansen III).
Bien que les différences entre ces trois types puissent sembler minces, ils n’ont ni les mêmes symptômes, ni le même pronostic, ni les mêmes causes, et n’affectent généralement pas les mêmes profils canins.
La hernie discale de type I correspond à une forme plutôt aiguë du trouble. L’anneau fibreux d’un des disques vertébraux de la colonne se rompt, et le noyau gélatineux s’étale, venant comprimer la moelle épinière.
Lors d’une hernie discale de type II, c’est l’anneau fibreux qui se déforme peu à peu et vient compresser lui-même la moelle épinière. Il s’agit d’une forme chronique, qui progresse lentement.
La hernie discale de type III survient en cas de traumatisme, lorsqu’un choc brutal a détérioré l’anneau discal. (1)
Causes de la hernie discale du chien
Les hernies discales de type I sont généralement dues à une dégénérescence prématurée des disques vertébraux, vraisemblablement d’origine génétique.
Les disques vertébraux se détériorent et perdent leur capacité à absorber les chocs, jusqu’au jour où l’anneau fibreux se rompt subitement, généralement lors d’un saut ou d’un mouvement un peu brusque.
Les chiens chondrodystrophiques, c’est-à-dire ceux souffrant de défauts du cartilage générés au fil des sélections pour obtenir ces petits toutous courts sur pattes et aux membres arqués que les maîtres aiment tant, sont plus à risque.
Le Teckel est le plus touché, mais aussi le Welsh Corgis, le Shih Tzu, le Lhassa Apso, le Caniche nain et le Beagle. La plupart de ces animaux développent ce trouble entre 3 et 6 ans.
Les hernies discales de type II touchent davantage les chiens de grande race, à un âge plus avancé (entre 4 et 9 ans). Les Labradors et les Bergers Allemands sont les plus concernés.
Dans ce cas, on assiste à une protrusion de l’anneau fibreux qui se déforme et se déplace lentement vers le haut, venant pincer la moelle épinière dans une déformation en dôme typique.
Enfin, la hernie discale de type III est généralement causée par un accident, une chute, un choc qui vient brutalement détériorer un ou plusieurs anneaux discaux. Elle est souvent accompagnée d’autres lésions, vertébrales ou non, liées au traumatisme.
Symptômes de la hernie discale chez le chien
La douleur est le premier symptôme de la hernie discale de type I, et il est parfois possible de mettre l’apparition soudaine de cette douleur en relation avec un mouvement effectué par le chien au moment de sa survenue (saut, faux mouvement, etc.).
La douleur apparaît soudainement, et le chien peut gémir plus ou moins vivement sur le coup, puis à chaque fois qu’il bouge, seulement lors de certains mouvements ou en permanence.
Dans les cas les plus sévères, le chien peut être atteint de paralysie partielle ou totale d’une ou des deux pattes arrières.
Ses déplacements sont alors visiblement entravés, et, plutôt qu’une boiterie, il aura tendance à traîner ses pattes arrière sans pouvoir les bouger.
En cas de hernie discale de type II, les symptômes sont plus progressifs et peuvent être confondus avec de l’arthrose vertébrale.
La douleur apparaît petit à petit, devenant lentement de plus en plus gênante pour l’animal. À terme, une paralysie des membres arrière peut également survenir.
Les symptômes de la hernie discale de type III sont semblables à ceux du type I. Selon la force du traumatisme, il est possible que la hernie soit associée à d’autres lésions ce qui ne laisse aucun doute quand à son origine.
Traitement et pronostic de la hernie discale du chien
Le diagnostic définitif d’une hernie discale ne peut être effectué que par un vétérinaire qui proposera ensuite le traitement le plus adapté en fonction de l’état de santé du chien.
Il faut noter que d’autres pathologies peuvent présenter des symptômes similaires (tumeur cancéreuse ou bénigne, arthrose, blessure, etc.), il est donc essentiel d’avérer un soupçon de hernie discale avant d’envisager un traitement. Une IRM est souvent indiquée pour diagnostiquer ce trouble.
Une fois le diagnostic posé, deux options thérapeutiques s’offrent au chien : la chirurgie, ou le traitement médicamenteux.
La chirurgie offre généralement un très bon pronostic pour un retour à une vie normale active pour le chien, avec un risque de récidive moindre.
Elle est privilégiée lorsque le chien souffre de symptômes neurologiques (paralysie complète ou partielle des membres).
Si la chirurgie n’est pas envisageable (chien trop âgé ou fragile), un traitement médicamenteux associé à un repos complet peut offrir une récupération partielle, voire totale, dans environ 50% des cas.
Le chien recevra généralement des anti-inflammatoires permettant de réduire l’enflure du disque endommagé et de diminuer la pression exercée sur la moelle épinière, ainsi que des antidouleurs.
Quel que soit le traitement dont votre chien pourrait bénéficier, il est indispensable de consulter en urgence un vétérinaire si vous soupçonnez une hernie discale chez votre toutou, notamment de type I ou III.
En effet, plus la compression de la moelle épinière de l’animal dure, plus il risque de souffrir de séquelles irréversibles, qu’elles soient douloureuses ou fonctionnelles (paralysie).
En définitive, le pronostic est bon chez un chien qui souffre, mais ne présente aucun signe neurologique. Chez les animaux partiellement ou totalement paralysés des membres arrière, le pronostic reste positif si l’animal peut bénéficier d’une chirurgie dans les 48h.
La meilleure chose à faire pour éviter à votre animal de souffrir de ce trouble est la prévention, surtout s’il s’agit d’un chien prédisposé.
Chez les chiens chondrodystrophiques, il est important d’opter pour le harnais plutôt que le collier, qui préserve davantage les vertèbres.
Ces mêmes chiens devraient éviter les exercices brutaux, les sauts en hauteur risquant de « tasser » leur colonne vertébrale et la descente d’escaliers en courant.
Il est également important d’essayer de garder le dos d’un chien prédisposé à la hernie discale bien à plat lorsque vous le portez, et de tout faire pour qu’il conserve un poids de forme. (2)
Questions fréquemment posées sur la hernie discale chez le chien
Si vous pensez que votre chien souffre d’une hernie discale de type I ou III, il est nécessaire de l’emmener en urgence chez un vétérinaire : plus vite l’animal sera soigné, moins il risque de conserver des séquelles.
En cas de hernie discale de type II, il convient également de consulter rapidement, même si la situation n’est pas une urgence à proprement parler.
La hernie discale de type I et III est particulièrement douloureuse, et un chien accablé par ce trouble montrera souvent des signes de douleur évidents, lors de certains mouvements ou en permanence.
Une paralysie légère ou sévère d’une ou des deux pattes arrière est aussi typique de cette atteinte. La hernie discale de type II, elle, est plus insidieuse, et les signes de douleurs apparaissent progressivement.
Les chiens de petite taille sont prédisposés au développement de hernies discales de type I, notamment les toutous chondrodystrophiques, aux pattes courtes et arquées.
Les chiens âgés de grande taille sont plus sujets aux hernies discales de type II.
Un chien qui souffre d’une hernie discale présente souvent une boiterie typique : ses pattes ne semblent plus fonctionner du tout, il ne les sent généralement pas ou peu, et ne peut plus les contrôler.
Une boiterie « classique », lors de laquelle le chien appuie moins sur une patte et/ou la garde relevée pour éviter de la poser au sol est rarement le signe d’une hernie discale.
La hernie discale du chien est un trouble douloureux pour l’animal, qu’il convient de faire soigner rapidement pour lui éviter une grande souffrance ou d’éventuelles séquelles sur le long terme.
Heureusement, c’est une affection qui se soigne bien, bien que les lésions de la moelle épinière pouvant découler de sa compression ne puissent être traitées.
De fait, il est essentiel de faire soigner en urgence un chien semblant souffrir d’une hernie discale pour lui offrir les meilleures chances de recouvrir entièrement la santé.