CaniprofSanté du chienHépatite de Rubarth du chien : Causes, Symptômes, Traitements ?

Hépatite de Rubarth du chien : Causes, Symptômes, Traitements ?

L’Hépatite de Rubarth est une maladie grave, hautement susceptible de provoquer la mort du chien qui en est atteint à court ou moyen terme.

Cette affection du foie d’origine infectieuse peut, en effet, provoquer des séquelles irréversibles, notamment chez les animaux à la santé fragile et les chiots.

Hépatite de Rubarth du chien

Fort heureusement, il existe un vaccin pour protéger nos compagnons à quatre pattes de cette pathologie gravissime.

L’Hépatite de Rubarth chez le chien, c’est quoi ?

L’Hépatite de Rubarth, aussi nommée hépatite contagieuse du chien ou hépatite infectieuse du chien, est une maladie grave provoquée par un adénovirus, plus précisément l’Adénovirus Canin de type 1  (CAV 1).

L’affection provoque essentiellement des lésions au niveau du foie, mais est classiquement accompagnée de troubles oculaires et respiratoires.

Le foie est un organe système digestif permettant de métaboliser, synthétiser et stocker les lipides, glucides et protéines. Il joue aussi le rôle de filtre en éliminant les toxines de l’organisme et constitue le site de production de la bile, suc indispensable à la digestion des lipides.

Il s’agit d’un organe vital, dont la détérioration compromet le fonctionnement du métabolisme de l’animal tout entier et, de facto, l’intégrité de son organisme.

Le terme d’hépatite désigne une inflammation du foie. Notons que l’adénovirus CAV 1 en cause dans l’Hépatite de Rubarth ne se loge pas systématiquement au niveau du foie de l’animal, mais présente toutefois un fort tropisme pour les différents tissus du parenchyme hépatique.

Lorsqu’on retrouve le CAV 1 dans le système respiratoire du chien – ce qui demeure plus marginal – il provoque une autre maladie connue sous le nom de toux du chenil.

De fait, l’Hépatite de Rubarth se déclare lorsque le CAV 1 se réplique dans les cellules du foie, ce qui aboutit fatalement à une nécrose cellulaire engendrant la libération de toxines dans l’organisme, et donnant lieu à un syndrome inflammatoire (inflammation généralisée).

Ce milieu inflammatoire évolue fatalement vers une fibrose, c’est-à-dire le remplacement des cellules fonctionnelles du foie par du tissu cicatriciel incapable de remplir son rôle.

C’est cette fibrose du foie qui est ensuite à l’origine de la plupart des conséquences de l’hépatite du chien. La phase finale d’une hépatite est généralement la cirrhose, soit la transformation du foie en unmélange de nodules et de tissus fibreux (fibrose) non fonctionnels. (1)

Causes de l’Hépatite de Rubarth chez le chien

L’Hépatite de Rubarth est causée par un adénovirus extrêmement contagieux, fréquemment transmis par contact oral.

Pour cause, le chien infecté a tendance à excréter le virus dans ses selles et son urine, et ce durant des semaines, voire des mois, après avoir été contaminé et après sa guérison.

De plus, le virus peut survivre plusieurs jours dans l’environnement du chien, et s’avère notamment résistant à la congélation, à l’éther et à différents acides. Il peut toutefois être détruit par la chaleur et l’eau de Javel.

En résumé, la majeure partie des contaminations surviennent lorsqu’un chien renifle d’un peu trop près l’arrière-train ou les excréments d’un de ses congénères, une habitude qui, comme tous les maîtres le savent, est monnaie courante chez nos compagnons à quatre pattes.

Le CAV-1 peut également se transmettre par voie respiratoire, de façon plus anecdotique. Dans ce cas, il est excrété dans des gouttelettes sécrétées par un chien qui tousse, éternue ou aboie.

Ces aérosols contaminés peuvent rester dans l’air un certain temps, c’est pourquoi les milieux clos et confinés où les chiens vivent en promiscuité sont particulièrement propices aux épidémies d’Hépatite de Rubarth.

Toutefois, il convient de noter qu’en cas de transmission par aérosols, les chiens contaminés développent plus fréquemment une toux du chenil qu’une hépatite, le virus s’attaquant préférentiellement à leurs voies respiratoires où il atterrit directement.

La toux du chenil, bien qu’elle puisse être grave dans certains cas, adopte généralement une forme bénigne chez les chiens adultes en bonne santé. (2)

Symptômes de l’Hépatite de Rubarth chez le chien

Les symptômes de l’Hépatite de Rubarth peuvent être très variés, allant de la simple fièvre à une mort fulgurante.

Le taux de mortalité de cette affection n’est pas négligeable, et entre 10% et 30% des chiens atteints succombent à la maladie – essentiellement les chiots.

Il convient de noter que la plupart des symptômes de l’Hépatite de Rubarth sont provoqués par les toxines qui se répandent dans le corps de l’animal alors que le foie n’est plus capable de les filtrer, et par le système immunitaire du chien qui réagit violemment à la présence du virus.

La période d’incubation du virus dure entre 4 à 9 jours, après quoi le chien manifeste habituellement une fièvre modérée (environ 40 °C), mais persistante. Bien qu’elle ne soit pas systématique, la fièvre est classiquement le premier symptôme de la maladie.

Rapidement, l’état général du chien se détériore. L’animal est abattu, apathique, déshydraté, manque d’appétit et peut souffrir de douleurs abdominales et de troubles digestifs, notamment de vomissements.

Des troubles oculaires, consécutifs à la présence de toxines et/ou à l’infiltration de globules blancs au niveau des yeux, sont fréquemment associés à l’Hépatite de Rubarth.

Le chien est généralement atteint de conjonctivites, parfois hémorragiques, et sa cornée tend à s’opacifier, laissant apparaître un voile blanc ou bleuté. Des larmoiements et écoulements nasaux séreux (jaunâtres) sont aussi communs.

Les muqueuses du chien, que l’on peut observer au niveau de ses gencives, sont parfois visiblement enflammées, adoptant une couleur rouge intense et devenant parfois marquées de pétéchies. Les amygdales de l’animal sont fréquemment enflées.

Du fait de la réponse virulente de son système immunitaire, le chien encourt le risque de développer un syndrome inflammatoire. L’apparition d’œdèmes est fréquente, notamment au niveau de la boîte crânienne, de la nuque et du tronc.

Il peut en résulter une encéphalopathie hépatique, c’est-à-dire une inflammation du cerveau engendrant des symptômes nerveux (stupeur, coma, tremblements, convulsions, etc.). Une ascite, épanchement de liquide dans l’abdomen, est également typique de la maladie.

À terme, le syndrome inflammatoire peut entraîner la mort brutale de l’animal. On parle alors d’affection aiguë ou suraiguë.

Le chien peut également se remettre d’une hépatite aiguë ou suraiguë, ou ne présenter aucun symptôme marqué après la période d’incubation, mais développer silencieusement des lésions hépatiques irréversibles qui conduisent fatalement à une insuffisance hépatique chronique.

Notons que si les affections hépatiques sont souvent synonymes d’ictère (jaunisse), ce symptôme est notablement absent de la plupart des cas d’Hépatite de Rubarth. (3)

Traitement et pronostic de l’Hépatite de Rubarth chez le chien

Traitement

Il n’existe pas de traitement permettant de lutter contre l’adénovirus responsable de l’Hépatite de Rubarth chez le chien.

Les traitements antiviraux, qui sont parfois utilisés chez l’être humain, sont en effet encore très peu efficaces chez le chien – est très onéreux.

La prise en charge de l’animal visera donc à soutenir son organisme et à contrôler ses symptômes en attendant que la charge virale diminue d’elle-même.

Il peut être nécessaire de mettre le chien sous perfusion pour le maintenir dans un état stable et lutter contre la déshydratation et la dénutrition.

Des anti-inflammatoires ou corticoïdes sont parfois prescrits pour tenter de contrôler la réponse inflammatoire du système immunitaire lorsque celle-ci met en danger la vie de l’animal.

Le pronostic d’un chien atteint de l’Hépatite de Rubarth est relativement réservé, voire sombre pour les animaux au système immunitaire immature – à savoir les chiots.

Lorsque l’animal survit à une crise suraiguë ou aiguë, il peut fréquemment conserver des séquelles oculaires et hépatiques, voire, plus rarement, neurologiques.

Lorsqu’une insuffisance hépatique chronique s’installe, le pronostic du chien est délicat. Cette pathologie est en effet incurable, et la longévité de l’animal dépend de l’ampleur de ses séquelles.

Prévention de l’Hépatite de Rubarth chez le chien

Bonne nouvelle, il existe un vaccin contre l’Hépatite de Rubarth. Il doit toutefois être administré dans les règles de l’art pour être efficace.

Il fait partie des vaccins essentiels du chien, et est généralement administré dans un cocktail protégeant l’animal simultanément contre les 4 virus canins les plus dangereux, à savoir ceux de la maladie de Carré (Distemper), de la Parainfluenza (autre responsable de la toux du chenil), de la Parvovirose et, bien sûr, de l’Hépatite Infectieuse.

Outre la vaccination, il est possible de réduire les risques de contamination en nettoyant fréquemment l’environnement de votre chien à l’aide de solutions à l’eau de Javel.

Questions fréquemment posées par les maîtres sur l’Hépatite de Rubarth chez le chien

Mon chien a l’Hépatite de Rubarth, est-ce grave ?

Oui, l’Hépatite de Rubarth est une maladie particulièrement grave, qui s’avère mortelle dans 10 % à 30 % des cas.

Les chiots sont les plus touchés par les formes graves de cette affection, mais les animaux adultes peuvent, eux aussi, développer des formes chroniques incurables, invariablement létales à terme.

Comment savoir si mon chien a l’Hépatite de Rubarth ?

Les symptômes de l’Hépatite de Rubarth sont variés et très peu spécifiques. Toute anomalie dans le comportement de votre chien devrait vous alerter : fièvre, abattement, anorexie, fatigue et/ou manque d’entrain sont autant de signes pouvant révéler une infection virale.

L’Hépatite de Rubarth étant particulièrement grave, il est important de ne pas traîner avant de conduire votre chien chez un vétérinaire si vous avez le moindre doute.

Peut-on guérir l’Hépatite de Rubarth chez le chien ?

Il n’est pas possible d’éliminer le virus responsable de l’Hépatite de Rubarth de l’organisme du chien, mais il est essentiel de traiter les symptômes qu’il provoque et de soutenir l’organisme de l’animal pour éviter un syndrome inflammatoire potentiellement mortel.

Peut-on vacciner les chiens contre l’Hépatite de Rubarth ?

Oui, il existe un vaccin contre l’Hépatite de Rubarth. Ce dernier est considéré comme un des vaccins essentiels du chien et est généralement administré en même temps que le vaccin contre la Maladie de Carré, la Parvovirose et la Parainfluenza.

L’Hépatite de Rubarth est une maladie grave qui peut effrayer, mais la plupart des chiens en sont heureusement protégés – parfois sans même que leur maître ne le sache – par les vaccins essentiels qu’ils reçoivent habituellement dès leur premier bilan vétérinaire.

Toutefois, la vaccination n’étant pas efficace à 100 %, il demeure extrêmement important de se montrer toujours vigilant concernant la santé de son chien.

Tout changement de comportement devrait être considéré comme anormal et faire l’objet d’une consultation vétérinaire. Pour cause , l’Hépatite de Rubarth, comme toutes les autres maladies du chien, offre toujours un meilleur pronostic quand l’animal est soigné tôt.

Il vous reste des questions sur l’Hépatite de Rubarth ou le vaccin permettant aux chiens d’en être protégés ? Posez-les-nous dans les commentaires !