La gouttière jugulaire du chien est une partie de son anatomie située sur le côté de son encolure, dans le prolongement de son oreille.
Pourquoi en parler dans cet article ? Parce que c’est le site privilégié d’implantation de la puce électronique, dispositif d’identification des carnivores domestiques.
Or, bien des maîtres sont incapables de situer précisément l’emplacement de cette petite puce, et bien que cela ne soit pas toujours d’une grande utilité, il est toujours intéressant d’en apprendre davantage sur l’anatomie et la santé de son chien.
La gouttière jugulaire du chien, qu’est-ce que c’est ?
La gouttière jugulaire du chien n’est ni une maladie ni un accessoire canin, mais une partie du corps de nos compagnons à quatre pattes – et de bien d’autres animaux.
Il s’agit d’une dépression de tissus située au niveau de l’encolure, dans laquelle passe – entre autres – la veine jugulaire qui draine le sang du cerveau et du visage vers le cœur.
Dans les faits, il serait plus juste de parler des veines jugulaires et des gouttières jugulaires au pluriel, puisqu’il en existe deux : une de chaque côté du cou.
Traditionnellement, la puce électronique servant à identifier les carnivores domestiques (chiens, chats et furets) est implantée dans la gouttière jugulaire gauche, en sous-cutané. (1)
Gouttière jugulaire gauche et identification du chien
Cela fait désormais plus d’un siècle que les textes législatifs français évoquent l’identification des carnivores domestiques, notamment pour des raisons sanitaires.
L’identification des carnivores, si elle est aujourd’hui plutôt utilisée pour lutter contre le trafic d’animaux, les vols, les abandons et la maltraitante, a d’abord joué un rôle considérable dans le contrôle de la rage.
Depuis 1904, déjà, les chiens doivent être identifiés. À l’époque, ils devaient porter un collier muni d’une plaque sur laquelle devaient être gravées les coordonnées de leurs maîtres.
Puis, en 1971, la législation a évolué, et c’est l’identification par tatouage, toujours utilisée aujourd’hui, qui fait son entrée.
C’est en 1997 que des tests de grande ampleur sont lancés pour étudier l’intérêt d’une identification par puce électronique, alors dite « par radiofréquence ».
L’expérimentation dure 18 mois et se déroule dans 8 départements. La puce est alors implantée préférentiellement dans la gouttière jugulaire droite, à l’aide d’un injecteur – comme aujourd’hui.
En 1999, la loi est modifiée, et le site d’implantation devient la gouttière jugulaire gauche. À noter que dans certains pays, la puce peut être implantée à la base du cou entre les deux omoplates.
Aujourd’hui, la puce électronique est le seul dispositif d’identification permettant de voyager à l’étranger avec son chien.
Un chien qui ne voyage pas peut toujours être identifié par tatouage, mais ce dernier perd de plus en plus en popularité face à la puce, moins douloureuse et traumatisante pour le chien, et plus durable. (2)
La pause de la puce est presque indolore, et son implantation ressemble plus à une simple injection qu’à une opération d’identification.
Au contraire du tatouage, la puce ne nécessite aucune anesthésie, à moins que le chien ne soit particulièrement agressif ou douillet.
Le vétérinaire pince la peau derrière l’oreille gauche du chien pour s’assurer que l’implant se positionne en sous-cutané et non plus profondément, et injecte le dispositif à l’aide d’un injecteur (semblable à une grosse seringue) stérile à utilisation unique.
Lorsque des raisons médicales empêchent l’implantation de la puce dans la gouttière jugulaire gauche, elle peut être placée au niveau de la gouttière jugulaire droite ou, en dernier recours, entre les omoplates.
Puce électronique dans la gouttière jugulaire du chien, quels sont les risques ?
Il fut une époque où l’identification par puce électronique a été débattue, tant par les maîtres inquiets que par des professionnels de la santé canine.
Les premières controverses sont apparues vers la fin des années 90, alors qu’un certain nombre d’études américaines ont relevé l’apparition de tumeurs malignes chez les rats et souris de laboratoire recevant un implant.
Par extrapolation, il a été suggéré que les chiens pouvaient aussi être exposés à ce type de risque, mais la pratique n’a pas avéré cette théorie et aujourd’hui, après des millions de chiens identifiés par ce biais en France, aucun lien entre les transpondeurs et le développement de tumeurs n’a été mis en évidence.
Une seconde controverse, encore relativement vive aujourd’hui, concerne les migrations des puces électroniques, celles-ci pouvant se déplacer dans l’organisme du chien après leur implantation.
En effet, bien que rare, le phénomène a bel et bien été observé. On note toutefois que le transpondeur ne migre généralement pas de lui-même, et que d’autres facteurs entrent en jeu, notamment dans la réalisation de l’acte vétérinaire permettant sa pose.
L’insertion accidentelle de la puce dans la veine jugulaire, notamment, au lieu de la gouttière jugulaire, a entrainé le décès de quelques chiens par embolie pulmonaire ou arrêt cardiaque.
Une fois dans la veine jugulaire, la puce peut en effet voyager vers le cœur et, éventuellement, traverser les valves et atteindre les poumons.
Ces cas, d’une grande rareté, n’ont pas été jugés suffisamment significatifs pour modifier la législation, bien que certains maîtres aient réclamé le choix d’un site d’implantation moins risqué, comme la base du cou entre les omoplates.
Après étude, il apparaît que la gouttière jugulaire gauche est un lieu moins risqué que la base du cou pour implanter une micropuce, celle-ci étant moins exposée au risque de brisure pouvant créer des éclats dangereux dans l’organisme du chien.
En outre, on considère qu’une migration de 1 à 3 cm est normale et sans dangers lorsque la puce a été correctement implantée dans la gouttière, et est généralement due à la croissance du chien. (3)
Plus fréquemment, l’implantation d’une puce électronique dans la gouttière jugulaire du chien peut engendrer une réaction inflammatoire, voire un abcès.
Il est conseillé de bien surveiller la gouttière jugulaire de votre chien dans les 3 semaines après son implantation pour déceler au plus tôt une possible complication de ce type.
Un renflement, une chaleur, un rougissement de la peau et/ou une modification du comportement de l’animal qui peut avoir de la fièvre et se montrer abattu, sont symptomatiques. Bien pris en charge, ce phénomène est sans gravité.
Puisque la puce peut parfois migrer, il est important de vérifier l’ensemble du corps de son chien si votre toutou semble soudain fiévreux ou abattu : la puce a pu bouger et causer une infection ailleurs. Toutefois, ce type de complication est rarissime.
Questions fréquemment posées sur la gouttière jugulaire du chien
La gouttière jugulaire du chien se situe au niveau de l’encolure du chien, derrière son oreille. Il s’agit, en quelque sorte, du pli que l’on nomme communément « la peau du cou », lorsque l’on saisit la peau du chien selon une ligne fictive allant de l’arrière de son oreille vers son épaule.
Toute intervention comporte toujours des risques, mais ceux représentés par l’implantation d’une puce électronique sont très minimes.
La complication majeure, qui demeure rare, est la formation d’un abcès ou d’une réaction inflammatoire au niveau de la puce. Correctement soignée, elle est sans danger.
Il peut également arriver que la puce migre, descendant parfois vers l’épaule du chien, voire plus loin. Dans ce cas, le risque majeur est de ne pas pouvoir identifier l’animal s’il est perdu, le transpondeur étant systématiquement recherché dans la gouttière jugulaire gauche ou droite, ou, éventuellement, entre les omoplates.
Le site de la gouttière jugulaire gauche a été choisi pour les faibles risques qu’il présente et sa praticité, tant pour l’implantation que pour la lecture de la puce.
C’est, en outre, un lieu d’où il est difficile d’ôter la puce, un atout indéniable dans la lutte contre le trafic d’animaux.
En France, la gouttière jugulaire gauche est le site prévu par la loi pour l’implantation de la puce électronique.
L’uniformisation des sites d’implantation permet de retrouver facilement la puce pour identifier rapidement un animal égaré.
Néanmoins, il est possible de la placer dans la gouttière jugulaire droite lorsqu’un motif sérieux empêche l’implantation du côté gauche.
La gouttière jugulaire du chien ne fait généralement parler d’elle qu’au moment d’implanter une puce électronique pour identifier son animal, comme l’impose la loi.
Un évènement qui n’est pas si anecdotique, puisque l’identification des carnivores domestiques est obligatoire, et que le tatouage se voit peu remplacé par la puce, moins traumatisante et plus durable.
Si le choix de la gouttière jugulaire comme lieu d’implantation fait parfois tressaillir les maîtres, il faut noter qu’il n’a pas été choisi par hasard, mais justement parce qu’il présente très peu de risques de complication.