CaniprofSanté du chienFièvre chez le chien : Symptômes, Causes, Traitements

Fièvre chez le chien : Symptômes, Causes, Traitements

Tout comme les humains, les chiens peuvent avoir de la fièvre. Il s’agit d’une réaction naturelle de l’organisme pouvant se produire dans de multiples situations.

Pour autant, « normal » ne signifie pas « anodin », et une poussée de fièvre chez un chien peut révéler une pathologie de santé grave et engendrer des séquelles sévères. De fait, ce phénomène ne doit jamais être négligé.

fièvre du chien

Puisqu’il peut être difficile de déterminer si un chien a de la fièvre ou non, voici tout ce que vous devez savoir sur ce mécanisme, ses symptômes, ses causes et ses conséquences.

La fièvre chez le chien, qu’est-ce que c’est ?

La fièvre est un mécanisme de défense qui se manifeste par une augmentation de la température du corps, aussi nommée hyperthermie.

Chez le chien, la température normale du corps est légèrement plus élevée que chez l’humain, ce qui peut faire penser à tort qu’il a de la fièvre. Un toutou en bonne santé présente une température corporelle située entre 38°C et 39°C.

C’est l’hypothalamus, une partie du cerveau, qui contrôle les neurones périphériques à l’origine de pertes de chaleur (hypothermie) et de production de chaleur (fièvre).

La fièvre survient lorsque des substances, les pyrogènes, interfèrent dans le fonctionnement de l’hypothalamus et impactent la régulation de la température.

Les pyrogènes peuvent être de deux types : endogènes, lorsque leur production est déclenchée par des cellules de l’organisme, et exogènes lorsqu’ils sont produits par des micro-organismes infectants.

Toutes les cellules du corps peuvent produire des pyrogènes lorsqu’elles sont soumises à un état de stress, mais ce sont essentiellement les leucocytes (globules blancs) qui s’avèrent responsables d’états fébriles.

En déclenchant une augmentation de la température corporelle, l’organisme stimule ses défenses immunitaires et enclenche la microbiostase, un phénomène réduisant le fer à disposition des pathogènes.

La fièvre évolue en 3 stades : augmentation de la température, plateau, et chute de la température jusqu’à un niveau normal.

Si ces éléments pourraient laisser penser que la fièvre est une bonne chose pour un chien malade et qu’il conviendrait de le laisser dans cet état afin que son organisme puisse lutter naturellement contre les pathogènes, la vérité est un peu plus nuancée.

Chez le mammifère, la fièvre serait un reliquat de mécanisme de défense immunitaire, hérité d’ancêtres lointains, probablement aquatiques.

En effet, chez les poissons et les animaux à sang froid, la fièvre est une réponse aux pathogènes bien plus efficace, car leur température monte significativement au cours de ce processus, sans que cela ne soit dangereux pour leur santé.

Chez le chien, et les autres mammifères, l’augmentation de la température est très limitée, et le rôle de la fièvre dans la défense de l’organisme l’est tout autant.

Par ailleurs, une forte fièvre, qui survient quand l’organisme perd le contrôle de sa réponse immunitaire face à un pathogène trop virulent, peut causer des lésions nerveuses durables.

Symptômes de la fièvre chez le chien

La fièvre est souvent asymptomatique chez le chien, et on ne la remarque généralement qu’en relevant une température supérieure à 39°C à l’aide d’un thermomètre rectal (les autres types d’appareils ne sont pas considérés comme fiables chez le chien).

Néanmoins, l’animal se montre parfois fatigué, fourbu, courbaturé, et peut avoir tendance à se cacher dans un coin tranquille et à gronder lorsque l’on tente de l’approcher.

De discrets frissons peuvent éventuellement être observés, ainsi qu’une baisse ou une perte d’appétit et des muqueuses rouge vif.

Enfin, il est possible de sentir une chaleur plus intense qu’à l’accoutumée en caressant son chien, notamment au niveau de la tête et des oreilles. En revanche, une truffe chaude n’est pas un signe de fièvre, contrairement à ce que raconte une légende tenace.

Dans la plupart des cas, la fièvre est associée à d’autres symptômes provoqués par le même pathogène ou phénomène qui la cause.

Une vaste variété de symptômes peuvent donc accompagner la montée de la température corporelle du chien, qu’ils soient nerveux (tremblements, paralysie, etc.), respiratoires (essoufflement, toux, etc.), cardiaques (toux, fatigue, etc.), généraux (fatigue, douleur, stress, etc.), articulaires, oculaires, cutanés…

Contrairement au coup de chaleur, une fièvre ne provoque pas de halètement et d’agitation, et ne dépasse pas – ou très rarement – les 41,5°C chez le chien.

Causes de la fièvre chez le chien

On a tendance à associer spontanément la fièvre à une infection bactérienne ou virale, mais ce phénomène n’est pas toujours causé par un agent infectant.

Si les virus et bactéries causent bel et bien typiquement de la fièvre chez le chien, certains cancers, des parasites (Piroplasmose), des traumatismes, des maladies auto-immunes ou des inflammations chroniques peuvent aussi être en cause.

Des toxines, dues à l’absorption d’une substance empoisonnée ou à une morsure de serpent peuvent également causer de la fièvre, auquel cas on observe souvent des symptômes nerveux associés.

Il existe également des fièvres idiopathiques, dont il est impossible de déterminer l’origine, et des formes héréditaires comme la Fièvre Familiale du Shar Pei. (1)

Conséquences de la fièvre chez le chien

La fièvre n’a pas de conséquences sur la santé du chien quand elle est maîtrisée, c’est-à-dire quand elle n’atteint pas des températures excessives (plus de 41°C) et ne dure pas longtemps (plus de 48h).

Néanmoins, comme nous l’avons évoqué précédemment, la fièvre ne permet pas de lutter efficacement contre les pathogènes les plus virulents et les phénomènes non infectieux qui la causent : ce sont les conséquences de ces troubles sous-jacents qui sont à redouter.

Les cancers, traumatismes et empoisonnements risquent d’engendrer, à terme, la mort de l’animal en l’absence de traitement.

Les maladies virales ou bactériennes (Parvovirose, Leptospirose, etc.) peuvent se compliquer et causer à votre toutou des séquelles durables, voire provoquer son décès.

Par ailleurs, lorsque l’organisme du chien ne parvient plus à contrôler sa réponse immunitaire et que la fièvre est excessivement élevée ou se prolonge, le chien risque de se déshydrater et de subir des lésions nerveuses, généralement irréversibles.

Ce phénomène risque notamment de se produire quand le pathogène en cause est trop virulent, ou lorsque le chien souffre d’une maladie auto-immune, inflammatoire ou génétique associée à une perte de contrôle de sa température corporelle.

C’est aussi un risque plus présent chez les animaux âgés, malades ou fragiles, ainsi que chez les jeunes chiots, dont l’organisme est encore tout juste capable de réguler la température corporelle dans de bonnes conditions.

Que faire si mon chien a de la fièvre ?

Avant de savoir comment agir face à un chien présentant de la fièvre, il convient de prendre sa température pour vous assurer que c’est bien le cas et mesurer la sévérité du phénomène.

Un thermomètre rectal à embout souple est l’accessoire le plus indiqué pour y parvenir. Il se trouve facilement en grande surface, animalerie ou chez un pharmacien, et un thermomètre destiné aux bébés humains fait parfaitement l’affaire.

Si la température de votre toutou s’élève à plus de 39°C, il a bien de la fièvre, et si elle dépasse les 41°C, il s’agit d’une urgence vétérinaire absolue.

Si la fièvre de votre chien est modérée (moins de 41°C), vous pouvez prendre le temps d’évaluer la situation avant de le conduire en urgence chez un vétérinaire, et ce en fonction de deux critères majeurs : son profil et ses symptômes.

Le profil du chien correspond à son âge, son état de santé général, sa race, ses prédispositions, son mode de vie et son passé médical.

Si votre chien est âgé, tout jeune, fragile, malade, sujet aux pathologies chroniques ou héréditaires, s’il a été en contact avec un congénère malade récemment, s’il participe à des activités à risques et/ou n’est pas vacciné, vous devez considérer qu’il est à risque et le conduire rapidement chez un vétérinaire.

Par « activités à risque », on entend la chasse, où le chien est au contact d’animaux sauvages porteurs de maladies (comme la rage), les promenades en forêt, où il est particulièrement exposé aux tiques vectrices de maladies graves, ou encore les balades sur des sites où l’on croise des serpents.  

Les chiens gloutons, qui mangent n’importe quoi, sont aussi souvent victimes d’empoisonnements et d’occlusions intestinales pouvant causer de la fièvre.

L’évaluation des différents symptômes du chien permet aussi de se faire une idée de la gravité du trouble pouvant se cacher derrière une poussée de fièvre.

Cela peut étonner, mais l’absence de tout autre symptôme devrait vous alerter autant que la présence de symptômes sévères.

Un chien qui présente subitement de la fièvre sans raison apparente lutte potentielle contre une septicémie, une maladie inflammatoire, un cancer ou tout autre trouble asymptomatique, généralement plus grave qu’une banale infection virale ou bactérienne.

En revanche, des vomissements et diarrhées modérées, par exemple, sont plutôt évocateurs d’une gastroentérite passagère, un trouble commun généralement sans gravité.

En règle générale, la fièvre est un facteur de gravité, et doit vous conduire chez un vétérinaire sans attendre ou, a minima, vous pousser à téléphoner à votre vétérinaire pour obtenir de plus amples conseils sur la conduite à tenir.

Si votre chien est en bonne santé et dans la force de l’âge, que sa fièvre n’est pas trop élevée et qu’il ne présente aucun autre symptôme sévère, vous pouvez patienter 24h avant de le conduire chez un vétérinaire.

Notez toutefois que si sa fièvre cache une maladie ou un trouble sévère, plus vous reculerez le moment de sa prise en charge par un vétérinaire, plus son pronostic sera assombri.

Maintenant que vous savez que faire si votre animal a de la fièvre, il est temps d’évoquer ce qu’il ne faut surtout pas faire.

Ne donnez jamais de médicaments contre la fièvre à votre chien sans l’aval explicite du vétérinaire, et encore moins de médicaments pour humain.

Le Paracétamol, composant du Doliprane ou de l’Efferalgan, est mortel pour les chiens, et l’Aspirine peut aussi causer de graves problèmes de santé.

N’essayez pas non plus de refroidir l’animal, sauf si sa fièvre monte très haut, au-delà de 41°C, et que vous n’avez pas la possibilité de le conduire en urgence chez un vétérinaire.

Même si la fièvre est un mécanisme de défense dont les effets sont très limités chez les mammifères, elle reste le meilleur atout de l’animal à défaut d’un traitement vétérinaire.

En attendant de faire soigner votre toutou dans les meilleurs délais, il est donc important de ne pas tenter d’annihiler la réponse immunitaire de son organisme en diminuant sa température corporelle ou en lui donnant des anti-inflammatoires.

Enfin, la fièvre n’étant pas toujours liée à une infection, ne donnez pas d’antibiotiques à votre chien sans l’aval de votre vétérinaire.

Ces médicaments ne sont efficaces que contre certaines bactéries et, utilisés à tort, perdent de leur efficacité en induisant une biorésistance chez les pathogènes qui y sont exposés et qu’il devient par la suite difficile, voire impossible, d’éliminer. (2)

Traitement de la fièvre chez le chien

Une fois le chien pris en charge par un vétérinaire et le phénomène à l’origine de sa fièvre diagnostiqué, un traitement médicamenteux peut permettre de faire baisser sa température.

Ce type de traitement permet d’accroître le confort de l’animal et d’éviter les complications inflammatoires et les lésions nerveuses à partir du moment où les soins vétérinaires prennent le relais du système immunitaire du chien, traitant la maladie avec davantage d’agressivité et d’efficacité.

Chez un chien mal en point et/ou fortement déshydraté, une perfusion peut être mise en place afin de stabiliser son état et de parer à une éventuelle hypovolémie.

Lorsque le chien ne présente pas de symptômes associés à sa fièvre, une hospitalisation est souvent nécessaire le temps de réaliser des examens complémentaires pour mettre à jour le coupable des tracas de votre toutou et trouver le traitement adéquat.

Questions fréquemment posées sur la fièvre chez le chien

Comment faire baisser la fièvre de mon chien ?

Bien que la fièvre soit bien moins efficace et plus dangereuse pour la santé du chien qu’un traitement vétérinaire, il convient de ne pas la faire baisser en attendant de consulter – au plus vite !

Elle permet en effet à l’organisme de votre chien de se défendre contre les infections en attendant que des médicaments prescrits par le vétérinaire prennent le relais.

Dans le cas où vous n’auriez pas la possibilité de conduire votre chien chez un vétérinaire et que sa fièvre dépasse les 41°C, seuil à partir duquel elle devient dangereuse pour sa santé, vous pouvez tenter de refroidir votre toutou en l’enveloppant dans une serviette mouillée.

Comment savoir si mon chien a de la fièvre ?

Le seul moyen de savoir avec certitude si un chien a de la fièvre est de prendre sa température à l’aide d’un thermomètre rectal à embout souple.

Les autres types de thermomètres ne sont pas considérés comme fiables chez le chien, et la fièvre ne s’accompagne pas de symptômes typiques permettant de la diagnostiquer autrement.

Mon chien a la truffe chaude, a-t-il de la fièvre ?

Non, la truffe chaude et/ou rouge chez le chien n’est pas un symptôme de fièvre, contrairement à une légende tenace. Il est plus probable que votre toutou se soit brulé, ou qu’il souffre d’une infection locale.

Mon chien a les oreilles chaudes, a-t-il de la fièvre ?

Il est difficile d’affirmer qu’un chien a de la fièvre en touchant ses oreilles, mais il est vrai que l’on peut parfois ressentir une chaleur plus intense qu’habituellement au niveau de la tête et des pavillons auriculaires d’un toutou fiévreux.

Toutefois, ce n’est pas une méthode très fiable, et il est préférable de plutôt prendre la température rectale d’un chien pour vérifier s’il a de la fièvre.

Quels médicaments donner a un chien qui a de la fièvre ?

Il est hautement déconseillé de donner un quelconque médicament à un chien fiévreux sans l’aval d’un vétérinaire.

La plupart des médicaments pour humains sont toxiques pour les chiens (Doliprane, paracétamol, Aspirine, etc.), et les anti-inflammatoires, pour chien ou non, vont diminuer la réponse immunitaire de son organisme, le laissant sans défense contre le pathogène à l’origine de la fièvre.

La fièvre n’est pas toujours le symptôme d’un trouble grave chez le chien, mais seul un vétérinaire peut déterminer ce qui se cache derrière cette hausse de température et mettre en œuvre, lorsque c’est possible, un traitement adapté.

Il convient de noter que la fièvre n’est pas une maladie, mais une réaction du corps pour se défendre contre une infection ou répondre à un stress cellulaire.

À ce titre, et bien qu’elle soit d’une efficacité limitée, il ne faut pas tenter faire baisser la température d’un chien fiévreux tant qu’il n’a pas été pris en charge par un vétérinaire.