CaniprofVivre avec son chienChien De Catégorie 1 et 2 : Définition, Races et Conditions

Chien De Catégorie 1 et 2 : Définition, Races et Conditions

Les chiens de catégories 1 et 2 sont soumis à des règles strictes auxquelles les maîtres doivent se plier pour éviter de mettre en danger tant leurs toutous que la population.

Ces deux catégories ont en effet été créées pour réglementer la détention de chiens de races considérées comme “dangereux“, notamment à cause de leur utilisation ancestrale de chiens de garde, d’attaque et de défense qui ont pu modeler leurs caractères et comportements.

chien catégorie 1

Si pour bien des maîtres de chiens catégorisés 1 et 2, ces règles semblent absurdes et désuètes, elles méritent pourtant d’être respectées, tant pour prévenir les incidents que pour assurer le bien-être du chien.

Qu’est-ce que les catégories de chiens ?

Les catégories de chiens ont été créées pour identifier les chiens pouvant représenter un danger pour le maître et la population, afin de réglementer leur détention et leur commerce.

Fondées en 1999, elles font suite à un ensemble de lois et de décrets promulgués dans l’optique de lutter contre la délinquance, ainsi que de protéger les personnes et les animaux.

Il existe 2 catégories de chiens susceptibles d’être dangereux – sobrement nommées catégorie 1 et 2, chacune concernant des spécimens différents et assujettissant les maîtres à des obligations distinctes.

Les catégories de chiens dits « dangereux » suscitent souvent le mécontentement des maîtres, car elles concernent tous les spécimens d’une même race ou d’un même type, sans nuance individuelle.

Quelle différence entre les groupes et les catégories de chiens ?

Il ne faut pas confondre les catégories de chiens avec les groupes de race, même si ces classifications reposent toutes deux sur des critères à la fois morphologiques et relatifs aux anciennes fonctions des chiens.

Il existe 10 groupes de races définis par la FCI (Fédération Cynologique Internationale) et respectés par tous les états membres, dont la France.

Chaque race inscrite au LOF (Livre des Origines Françaises) appartient donc à un groupe de chiens qui rassemble des animaux aux caractères communs, soit morphologiques, soit en termes de fonctions ancestrales.

À titre d’exemple, le groupe 1 rassemble toutes les races de chien historiquement de berger, malgré des différences morphologiques parfois importantes (on y trouve le Berger Allemand aussi bien que le Berger Australien).

À l’inverse, on trouve dans le groupe 5 les chiens de type Spitz, semblables par leurs morphologies, mais non leurs fonctions d’origine : c’est le cas du Husky (chien de traineau) et du Laïka de Sibérie (chien de chasse).

Pour faire court, la logique du classement des races dans les 10 groupes de la FCI est assez obscure – surtout pour les novices – car elle poursuit le seul but de faciliter l’organisation des expositions canines.

De plus, les groupes de races ne concernant que les chiens inscrits au LOF, les seuls à avoir droit à l’appellation « chien de race ».

À l’inverse, les catégories ne se cantonnent pas aux chiens inscrits au LOF, mais concernent également les animaux sans pedigree, dits « chiens de type ».

Pour rappel, la différence entre les chiens de « type » et de « race » (sous-entendu, de « pure » race) est une question plutôt administrative.

En effet, un chien ne peut être considéré comme de raceque lorsqu’il dispose d’un pedigree (équivalent d’un livret de famille qui atteste de ses origines), document qu’il ne peut obtenir qu’en étant inscrit au LOF.

À titre d’exemple, un toutou dont les deux parents sont de race Rottweiler (donc inscrits au LOF) ne sera, lui, considéré comme un chien de race Rottweiler que si son maître fait confirmer son inscription au LOF et lui obtient un pedigree.

En l’absence de cette formalité, le chien demeurera un chien de type Rottweiler, c’est-à-dire un chien physiquement semblable à un Rottweiler, mais qui n’apparaît pas dans les registres de la race et ne peut donc pas officiellement en être considéré comme un membre.

En définitive, n’importe quel chien peut être de « type », quelle que soit la race de ses ancêtres et même lorsqu’il est issu de croisements.

Il suffit pour cela qu’il ressemble à un chien de race, c’est-à-dire qu’il soit assimilable à une race donnée par ses caractéristiques morphologiques, même si aucun de ses ancêtres n’a de pedigree.

Il faut donc bien distinguer les groupes de race et les catégories de chiens, qui ne poursuivent pas du tout les mêmes objectifs.

Aussi, les chiens appartenant à la catégorie 1 ne sont pas des races du groupe 1 (groupe des races de chiens de berger).

La confusion commune entre les groupes et les catégories vient du fait que 3 des 4 types et races de chiens catégorisés comme susceptibles d’être dangereux appartiennent ou sont assimilables aux races du groupe 2.

Ceci s’explique par le fait que la FCI a créé le groupe 2 pour y rassembler toutes les races de chiens originellement utilisés pour la garde, qui ont donc des instincts de garde, de défense et d’attaque potentiellement plus prononcés, puisque renforcés par des sélections des siècles durant.

Pour autant, tous les chiens du groupe 2, qui rassemble une cinquantaine de races, ne sont pas considérés comme potentiellement dangereux.

Par ailleurs, l’American Staffordshire Terrier, qui appartient au groupe 3 rassemblant les chiens de Terrier, fait partie des chiens catégorisés.

Quels sont les chiens catégorisés ou dits « dangereux » ?

Si le paragraphe précédent comprend un petit laïus sur la différence entre les chiens de race (inscrits au LOF) et de type (non inscrits au LOF), c’est parce que cette distinction est essentielle dans l’identification des chiens catégorisés.

Ainsi, les chiens LOF et non LOF ne sont pas toujours soumis aux mêmes obligations, quand bien même ils seraient assimilables à la même race par leur morphologie.

 De fait, la 1ère catégorie concerne trois types de chiens dits « d’attaque », non inscrits au LOF :

  • Les chiens de type American Staffordshire Terrier (anciennement Staffordshire Terrier), communément nommés « pit-bulls » ;
  • Les chiens de type Mastiff, communément nommés « boerbulls » ;
  • Les chiens de type Tosa (aussi nommés Tosa Inu).

La 2ème catégorie concerne quant à elle trois types de chiens dits « de garde et de défense », tous inscrits au LOF, sauf un :

– Les chiens de race American Staffordshire Terrier (anciennement Staffordshire Terrier) ;

– Les chiens de race ET de type Rottweiler ;

– Les chiens de race Tosa (aussi nommés Tosa Inu).

Une annexe à l’arrêté du 27 avril 1999 liste les critères morphologiques permettant de catégoriser les chiens de type American Staffordshire Terrier, Mastiff et Tosa de 1ère catégorie.

Seuls les chiens inscrits au LOF et possédant un pedigree mentionnant leur race peuvent être considérés comme des chiens de race American Staffordshire Terrier, Tosa et Rottweiler de 2ème catégorie.

À défaut de pedigree, les Tosa et American Staffordshire Terrier seront identifiés comme appartenant à la catégorie 1.

Si votre animal n’a pas de pedigree, mais se rapproche des descriptions fournies en annexe de l’arrêté du 27 avril 1999, je vous conseille de le présenter chez un vétérinaire ou un éleveur qui saura vous dire avec certitude si votre toutou doit être catégorisé.

Sans cela, vous risquez une sanction (amende, confiscation du chien, etc.) en cas de contrôle par un agent des forces de l’ordre au cours d’une simple balade en bas de chez vous.

Attention : contrairement à certaines croyances, les chiens de race et de type Staffordshire Bull Terrier ne sont concernés par aucune des deux catégories.

LIEN DE L’ANNEXE (1)

Quelles sont les obligations relatives aux chiens de catégories 1 et 2 ?

Les obligations diffèrent en fonction des catégories, les chiens de la catégorie 1 étant soumis à des règles bien plus strictes que celles de la catégorie 2.

Voici cependant les obligations communes aux deux catégories, qui concernent tant le maître que l’animal.

  • Interdiction stricte de détenir un ou des chiens de catégorie 1 et 2 pour les personnes suivantes :
  • Mineurs (personnes âgées de moins de 18 ans) ;
  • Majeurs en tutelle, à moins qu’ils n’y aient été autorisés par le juge des tutelles ;
  • Personnes condamnées pour crime ou délit inscrits au bulletin n°2 du casier judiciaire (ou équivalent pour les ressortissants étrangers) ;
  • Personnes auxquelles la propriété ou la garde d’un chien a été retirée parce qu’il présentait un danger pour les biens et les personnes.
  • Obligation stricte de posséder un permis de détention provisoire (chiot de moins de 8 mois) ou définitif (chien de plus de 8 mois)
  • Obligation stricte de passer un certificat d’aptitude évaluant l’habileté du maître à détenir un chien catégorisé
  • Obligation stricte de passer une évaluation comportementale permettant de définir le niveau de dangerosité du chien
  • Obligation stricte de faire identifier son chien par puce électronique ou tatouage (étendue à tous les chiens, hors catégorie 1 et 2, depuis 1999)
  • Obligation stricte de faire vacciner son chien contre la rage
  • Obligation stricte de détenir une assurance responsabilité civile couvrant les dommages que votre chien pourrait causer à autrui ou à ses biens.
  • Obligation stricte de garder le chien muselé et tenu en laisse par une personne majeure sur la voie publique et dans les parties communes des immeubles collectifs.

Pour les chiens de catégorie 1, s’ajoutent les obligations suivantes :

  • Interdiction d’acquérir ou de céder (gratuitement ou moyennant finance) un chien de 1ère catégorie,
  • Interdiction d’importer ou d’introduire un chien de catégorie 1 sur le territoire métropolitain français.
  • Interdiction d’accéder aux transports en commun, lieux publics et locaux ouverts au public, ainsi que de demeurer dans les parties communes des immeubles collectifs.
  • Obligation de stérilisation, attestée par un vétérinaire.

Les deux premières conditions peuvent surprendre, car on serait en droit de se demander comment un chien de catégorie 1 pourrait atterrir entre les mains d’un maître si sa vente, sa donation ou son importation sont interdites.

Pour bien comprendre, il faut se rappeler que les chiens de catégorie 1 sont des chiens de « type », et non de « race ».

Ils peuvent donc naître de croisements involontaires (chiens fugueurs, père inconnu, etc.) ou descendre de chien de catégorie 2, mais n’avoir pas été inscrits au LOF.

De fait, les chiens de catégorie 1 n’ont pas d’existence officielle avant l’âge de 8 mois, lorsqu’un vétérinaire effectuera leur évaluation comportementale et déterminera leur catégorie d’appartenance.

Les maîtres qui ne respecteraient pas ces obligations sont passibles d’amendes, d’une confiscation de l’animal, voire de son euthanasie, d’une interdiction de détention et de poursuites judiciaires. (2)

chien catégorie 1

Pourquoi les chiens de race et de type ne sont pas soumis aux mêmes obligations ?

Vous avez sans doute remarqué que les chiens de race et de type sont classés différemment et sont, en conséquence, soumis à des obligations différentes.

Par exemple, les chiens de race Mastiff ne sont pas catégorisés du tout, mais les animaux de type Mastiff, qui y ressemblent sans toutefois être inscrits au LOF sous cette appellation, le sont.

Il n’a pas dû vous échapper non plus que les chiens non inscrits au LOF sont considérés comme plus dangereux que les chiens LOF, soit majoritairement placés dans la catégorie 1 et soumis à des obligations draconiennes.

Bien que cela puisse sembler ahurissant pour les maîtres de chien de type Staffie, doux comme des agneaux, mais non inscrits au LOF et donc soumis aux règles les plus dures, la catégorisation permet – bien que ce ne soit pas son but premier – de veiller au bien-être animal.

En effet, les obligations imposées aux toutous de la catégorie 1 visent à pousser les maîtres vers la catégorie 2, c’est-à-dire à les encourager à faire confirmer leurs chiens au LOF et, pour ce faire, à acquérir leurs chiots auprès d’éleveurs sérieux ou, tout au moins, issus de parents LOF.

Or, si on fait tout un foin de l’inscription au LOF, c’est parce qu’elle permet un suivi des races, afin d’éviter les reproductions abusives et d’éliminer les tares tant comportementales que physiques.

En effet, le pedigree et les standards raciaux des chiens LOF permettent de présumer de leurs qualités comportementales et de celles de leur descendance, en se fiant aux qualités propres à la race et à la lignée du chien.

Concernant les chiens non LOF, il est impossible de présupposer de leur caractère, car leurs pedigrees sont – en principe – inconnus, et on ne peut avoir la certitude qu’ils correspondront dans leur tempérament aux standards de la race à laquelle ils sont morphologiquement assimilés.

De fait, ils sont considérés comme plus imprévisibles, c’est pourquoi on les catégorise comme potentiellement plus dangereux que les chiens LOF de la catégorie 2.

Leurs reproduction, vente et acquisition sont alors interdites, afin de ne pas encourager des croisements hasardeux, pouvant donner naissance à des lignées de spécimens dotés d’instincts d’attaque très développés et potentiellement incontrôlables.

En définitive, s’il serait sans doute excessif de dire que la catégorisation vise à faire disparaître les chiens de catégorie 1, elle permet tout du moins de limiter le développement croisements entre des chiens dotés de forts instincts de garde et échappant à toute forme de sélections visant à évincer les comportements dangereux.

Questions fréquemment posées par les maîtres sur les catégories de chiens

Qu’est-ce qu’un chien de 1ère ou de 2ème catégorie ?

Un chien de catégorie 1 ou 2 est un animal considéré comme susceptible de se montrer dangereux pour son maître ou pour la population.

N’en déplaise aux propriétaires de chiens de catégories 1 et 2 qui s’offusquent de voir leur meilleur ami considéré comme dangereux, la catégorisation est importante à prendre en compte tant pour des questions de sécurité, que de bien-être animal.

Quelle est la différence entre un chien du groupe 2 et un chien de 2ème catégorie ?

Les groupes de races et les catégories de chiens n’ont rien à voir et ne doivent pas être confondus.

Il existe 10 groupes de races, répertoriant les chiens par critères morphologiques et/ou par fonctions historiques afin de faciliter les expositions canines (concours de beauté, compétitions sportives, etc.).

Les catégories ont, elles, été créées pour identifier les chiens potentiellement dangereux – peu importe leur race – et définir des obligations légales pour encadrer leur détention afin d’assurer la sécurité du maître et de la population.

Puis-je adopter un chien de catégorie 1 ou 2 ?

Tout le monde n’est pas autorisé à détenir un chien catégorisé. Il faut à minima remplir les conditions suivantes : Être majeur (avoir plus de 18 ans); Ne pas être en tutelle (sauf autorisation spéciale du juge des tutelles); Ne jamais avoir été condamné pour crime ou délit inscrits au bulletin n°2 du casier judiciaire; Ne pas s’être fait retirer la propriété ou la garde d’un chien parce qu’il présentait un danger.

S’ajoute à cela la nécessité d’obtenir un certificat d’aptitude et un permis de détention.

Comment savoir si mon chien est de catégorie 1 ou 2 ?

Votre chien est obligatoirement catégorisé s’il dispose d’un pedigree indiquant qu’il est de race Tosa, Rottweiler ou American Staffordshire Terrier, ou s’il ressemble à un de ces chiens ou à un Mastiff, c’est-à-dire à un molosse de type dogue.

Si vous ne savez pas reconnaître ce type de chiens, consultez la description morphologique officielle des chiens dangereux, puis, si le moindre doute persiste, demandez l’avis d’un vétérinaire ou d’un éleveur agrée.

La lignée de votre animal est aussi un bon indice : le fruit d’un croisement Mastiff X Beauceron a de bonnes chances d’être catégorisé ; ça ne sera probablement pas le cas d’un chiot issu d’un croisement Épagneul X Golden Retriever.

chien catégorie 1

Pour conclure

La catégorisation des chiens peut sembler très injuste, et devoir museler son amour de chien en public est parfois un véritable crève-cœur pour les maîtres.

Pourtant, on ne peut nier le côté positif de la catégorisation qui permet aux chiens de profiter de maîtres ayant passé un certificat d’aptitude, donc plus au fait de leurs besoins et de leur tempérament.

C’est aussi le seul moyen de contrôler la reproduction de chiens potentiellement agressifs, malheureusement devenus ainsi par la faute de l’homme qui, lors de précédentes sélections, en a fait des chiens de combats, comme c’est le cas des pit-bulls.

Vous êtes l’heureux propriétaire d’un chien catégorisé ? Comment parvenez-vous à jongler entre la loi et les besoins de votre toutou pour en faire un chien heureux ?

Partagez votre expérience ou posez-nous vos questions en commentaire de cet article !